D’origine grecque, je suis née à Paris où j’ai grandit dans l’épreuve et la grâce de cette double culture. Après avoir dessiné et peint depuis l’enfance, j’ai péniblement travaillé comme peintre dans le spectacle et la décoration d’intérieur.
J’ai rencontré Dieu, l’été de mes trente ans entre le bleu infini du ciel et un grain de sable, et petit à petit je suis sortie de tout ce qui était ma vie. J’ai tout d’abord lâché mes pinceaux pour me confronter au corps avec la sculpture de pierre en taille directe.
Puis, je suis arrivée à l’icône par le chemin que j’empruntais chaque jour à vélo pour l’atelier de taille. Un de ces matins, arrêtée au feu rouge boulevard Arago, m’apparut pour la première fois un minuscule atelier d’icône avec une dame qui y peignait. C’était la Semaine Sainte, le Grand Mercredi, et la veille la triste mine du Christ sur une carte postale m’avait peiné.
En passant la petite porte de cet atelier, j’ai bataillé avec mes mains et mes bras endurcis par la frappe de pierre, espérant malgré tout faire de beaux traits, en pleins et déliés, tenus et souples.
Mais l'accord était impossible, la lutte n’était plus d’à propos. Aussi, tout en même temps, je sui devenue thérapeute corporel, prenant sans le savoir le chemin de la douceur, celui de la rencontre avec notre réalité invisible. Rencontre de visage et corps, par la thérapie et par l’icône.